Simplication

des procédures, des formulaires, des objets et des concepts

rue encombrée

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La rue est encombrée et il nous faudrait proposer une solution ! De quel problème s'agit-il ? Une rue assure une circulation entre les habitats, les lieux de travail et de vie, là où se trouvent les spectacles, les magasins et les services publics. Si des véhicules ou, plus génériquement, des mobiles, veulent en même temps emprunter la rue plus qu'elle n'en peut faire transiter, on dit alors que la rue est encombrée.

Trop de piétons, de voitures, voire d'animaux se pressent tous ensembles. La circulation est entravée donc la vitesse souhaitée est ralentie. La dénonciation de la complication est le constat qu'une dynamique attendue, un flux, un écoulement sont en fait empêchés. Pour qui ? Les humains qui transitent, ceux qui les contemplent, ceux qui les attendent au sortir de la rue, ceux qui ont investi, ceux qui doivent inventer des délestages ou ceux qui conduisent une ambulance.

La rue encombrée n'est un problème que si on est pressé ou si on croit l'être. Mais ceux qui n'éprouvent pas gêne ou ceux qui s'adaptent ne sont plus concernés par la remède à rechercher. Ainsi l'enfer des uns devient pour d'autres un lieu extraordinaire pour observer, partager, flâner et se frôler. C’est le raisonnement, la méthode pour proposer une solution qui nous intéresse ici. Pour restreindre les hypothèses, prenons la circulation des voitures à huit heures du matin en semaine, sans pluie ni événement exceptionnel.

L’encombrement n’est certainement identique dans toutes les rues ou toutes les villes, par tout temps, ni à toute heure, ni hors contexte. Cinq variables se distinguent sur lesquelles faire porter le raisonnement.

La rue est de dimension pérenne depuis la construction ou l'extension de quartiers en périphérie ou au centre. On peut encore y organiser et prioriser des voies, affecter plus ou moins d'espace au stationnement.

Les voitures diminuent en nombre selon les autorisations ou péages urbains, selon les contenances par le co-voiturage et le transport en commun.

Le temps permet d'analyser les horaires et les périodes.

La distance évoque une stratégie de l’enveloppement avec la verticalisation, des commerces, des enseignements et des services de proximité, les circuits courts d'approvisionnement jusqu'à l'entraide entre voisins voire l'autarcie.

La technique informatique permet les alertes en cas de bouchons, le télétravail et la téléconférence.

Enfin si l'on change de niveau de simplification, on imaginera le déplacement urbain aérien, les cités ouvrières ou la trottinette.

groupe

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Si le rapprochement vous paraît incongru, lisez ce qui suit où parcours de vie et organisation se tutoient.

Les circonstances ou les critères forment un ensemble d'individus ; les analyses peuvent alors prospérer dessus. Quand cet ensemble se structure il devient un groupe. C'est l'objectif commun qui transforme un ensemble en un groupe.  

Voilà posée notre définition, d'autant plus nécessaire que le terme de groupe traverse plusieurs disciplines : les mathématiques y voient une symétrie, l'économie y rassemble des entreprises, la chimie ou la biologie en traitent aussi.

Dans le parcours de vie , nous avons tous remarqué que les adolescents cherchent à se fondre dans un groupe, que, plus tard nous rejoignons des cercles d'affinité,

et que certains, sur internet, collectionnent les "amis" (Facebook est un terreau de transformation d'ensemble en groupes éphémères ou permanents). La fusion dans un groupe relève du besoin d'appartenance et de protection (ce qui ne nous différencie guère des animaux).

Dans son évolution le groupe aura à gérer des tensions de dispersion dues aux déchets de la relation et aux malentendus. Enfin, il n'échappera pas que plus la civilisation augmente plus le nombre de groupe augmente -a contrario, la dictature le réduit. 

Et déjà la simplification apparaît car il suffit de nommer le groupe pour commencer à mieux l'appréhender, voire le manipuler ; le groupe offre ainsi une poignée pour s'en saisir, un point d'entrée.  

Parallèlement,​ le regroupement est une des règles​ principales ​de la simplification. Elle met en oeuvre, par exemple, le guichet unique et la fusion de formulaires. Le regroupement ​crée un point d'entrée unique à un ensemble hétérogène. 

Classé dans : exemple Mots clés : aucun

transparence

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La transparence, au sens figuré, est-elle un synonyme de clarté ? Amène-t-elle à la simplification ? Pas si sûr ! Une totale transparence ferait craindre un trop plein d'informations (avez-vous lu les insertions obligatoires figurant désormais dans les contrats d’assurances). Le mot est chargé d'émotion, paraît évoquer la probité et tendrait vers la pureté tant l'opacité réciproquement est suspecte. Certes !

Voyons cependant plus avant, là où se tissent les intentions. La transparence n'est qu'apparence que chaque destinataire reçoit au travers de ses propres filtres. Ainsi une légère transparence dans l'habit laisse à imaginer ce qui est caché. Avant toute déclaration de transparence, il faudrait préciser à qui l'on s'adresse, pour quoi, etc. Il n'y a pas de transparence sans conscience. C'est une conscience double, de soi et des autres.

La transparence est neutre ; le violent est transparent quoique mal intentionné ; le voyage d'Ulysse est transparent mais les motivations du héro étaient peut-être de ne pas retrouver Pénélope. La transparence se drape souvent de vertu ; la communication et la politique se sont emparé du mot. Elles annoncent lyriquement les actions sans expliquer les motivations profondes et la réalité des conséquences. L'annonce dépouillée d'explication est un ersatz de transparence, une limpidité trafiquée, encore une manipulation.

Une procédure peut être claire à comprendre mais avec des objectifs peu avoués ou avouables. C'est sur la transmission des objectifs que doit s'exercer une simplification pour en favoriser la compréhension. Après, on pourra s'occuper de simplifier la procédure elle-même. Hé bien oui, l'intention avant l'action !

Dans la relation avec l'administration, le manque de transparence financière flirte avec le délit. La transparence de la fortune est atteignable parce qu'il existe un référentiel comptable. Ailleurs, la transparence est-elle un principe que l'on peut imposer ? L'Inquisition réclamait la plus grande transparence. La revendication de transparence constitue plutôt une alerte et incite à la recherche des motivations réelles à la mise en place d'une telle réglementation. Par ailleurs, en ajustant le discours à la capacité de compréhension de différents administrés se crée une différence entre les citoyens … peu républicaine. Une simplification réalisée au bénéfice de la transparence n’est sans doute pas toujours au bénéfice de tous.

Réciproquement, dans les couches et les sur couches de procédures et de décisions, le poisson se noie ; nous n'irons pas ainsi à la pêche miraculeuse et nous finissons par nager en eaux troubles

L'objet peut être transparent ou opaque. Mais les machines ? Elles nous voient, nous pistent et nous catégorisent. Nous sommes devenus transparents devant les caméras, les automates, les Gps et les logiciels qui régissent internet. De quelle conscience se prévalent-ils pour s'immiscer ainsi dans nos attitudes, nos trajets et nos habitudes ? Le monde est plat pour eux. Décidément la place des rêves ne fait que se rétrécir.

Entre individus , la transparence ne relève-t-elle pas de l’éthique plus que de la simplification ? Nos corps parlent à notre place. Pas trop d'inquiétude cependant. Une telle transparence est une utopie. Les conventions sociales, les us et le savoir-vivre se sont créées pour la masquer. Notre liberté est-elle la transparence ou, au contraire, la dissimulation. Nous nous contentons du paraître plutôt que du transparaître et nous rusons pour nous affranchir des détails. Dommage et nécessaire ! Une vision d'ensemble, en prenant du recul, à défaut de voir au travers

Une transparence pertinente pour la compréhension est un facilitateur de simplification.

 

Classé dans : théorie Mots clés : aucun

haut commissariat

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Les récentes annonces de simplification (réponse à un appel d'offres par le seul n° siret, extension de la durée de tutelle de 5 à 10 ans, convocation au pénal des justiciables par mail) montre la continuité de l'effort.

Imaginons une nomination au HCSP (Haut Commissariat à la Simplification Permanente). 

Par quoi commencer ? Quels sont les blocages prévisibles ? Comme la simplification est essentiellement au service d'une cause, donc tout d'abord quels sont les grands axes de la simplification ? Les entreprises, les particuliers, les malades, les retraités.

Pour ces derniers, la reconstitution de la carrière est pénible. Proposons que l'employeur dépose le bulletin de salaire dans le coffre-fort numérique de l'employé (le montant servant conjointement à la banque pour créditer). Les objections prévisibles sont les risques de piratage, la lourdeur à la saisie d'anciens bulletins, les interconnexions déplaisantes à la Cnil et les réfractaires au numérique.

 

qui ne dit mot consent

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La France devrait s'indigner beaucoup plus devant les actes horribles, a déclaré un homme politique. Voulait-il signifier que si on ne s'exprime pas ou trop peu cela revient à cautionner l'immonde. Le propos situe le silence par rapport à la loi et à la morale. C'est dire que l'aphorisme "qui ne dit mot consent" présente une amplitude qui dépasse largement le cadre d'une bonne organisation. Le besoin d'une meilleure analyse sémantique apparaît donc avant que d'aborder les relations avec l'administration, celles internes à l'entreprise et nos relations privées.

Préalablement faudrait-il que soit bien définie la question qui appelle à s'exprimer ou à se taire. Un acte sous-tend souvent plusieurs questions et, même quand la question est explicite, elle n'est pas entendue de la même façon par les destinataires ; l'un est directement concerné, l'autre ne s'y intéresse pas ou n'a pas de suffisantes connaissances pour parler, un autre enfin préférera garder le silence par crainte, par fatalisme, déni de la qualité de l'information, fatigue de la quantité de sollicitations, etc. C'est l'objectif de la question qui est en cause. Se rajoute un délai qui doit être fixé pour le retour, ce qui terminera la déclinaison du quoi, des qui et du quand. Ponce Pilate, la majorité silencieuse et l'opposition au mariage fournissent quelques exemples. à l'inverse, une réponse établit la communication et aujourd'hui le pouvoir de la parole est immense, supporté par les réseaux sociaux ; et ce, même si Sartre a pu avancer que "mon mutisme est une prise de position".

L'administration propose que désormais, si elle ne répond pas à une demande dans un délai fixé, elle l'accorde. Bien sûr les esprits chagrins souligneront que seulement 1/3 des textes sont concernés et qu'il convient de bien savoir si la mesure visée est éligible au silence. C'est un pas significatif vers la simplification. Pour qui ? Pour l’administration elle-même, sans doute, mais qui abdique une partie de son pouvoir dans une position d'ignorance superbe. Pour l'administré aussi qui n'aura plus à attendre une réponse. Réciproquement, l'administration est mise sous pression pour détecter rapidement les cas qui réclament son refus. La mesure "silence vaut accord" pourra un jour s'amplifier jusqu'à supprimer la demande, quitte à ce que les contrôles postérieurs s'intensifient où les preuves, qui auront été conservées mais non transmises, seront exigées.

A contrario, le licenciement d'un salarié protégé réclame une autorisation de l'administration laquelle a deux mois pour communiquer sa décision à l'entreprise ; si la décision n'est pas parvenue à l'entreprise au bout des deux mois, "ça veut dire non". Tout comme dans la relation entre deux personnes où la justice, quand elle s'en mêle, affirme que le silence «opposé à l’affirmation d’un fait, ne vaut pas à lui seul reconnaissance de ce fait».

Le dilemme entre responsabilité et confiance s'illustre par deux exemples. Dans un premier exemple, une banque exigeait 7 signatures hiérarchiques avant d'accorder un gentil prêt. Le second exemple est la prolifération des mails en copie comme autant de parapluies. Enfin, la vie privée est régie par une culture. Mais laquelle ? Certains de mes invités qui m'avaient déjà donné leur accord, m'appellent ensuite pour confirmer leur venue. Réciproquement, nous connaissons tous un invité qui avait oublié et dont l'absence inquiète au dernier moment. Pas facile ! Heureux les amis qui s’aiment assez pour savoir se taire ensemble.

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