Nous aurons tout essayé. Nous aurons bu l'eau du robinet, acheté nos pâtes en vrac ou dans les mêmes contenants, fini scrupuleusement nos assiettes ; nous aurons entreposé nos petits déchets et les aurons portés à la bonne poubelle, la jaune, la verte ; nous aurons composté, broyé et déchiré les cartons. Nous aurons réparé, recyclé. Nous aurons dénoncé les entreprises qui provoquent l'obsolescence, celles qui trop emballent, les scélérates qui déversent et les mafieuses. Nous aurons déploré que rien n'avance sans la peur des amendes ou des taxes, reporté les espoirs sur l'éducation, le jeu et l'exemplarité.
Inéluctablement augmenteront les ordures
en parallèle au confort recherché et en proportion d'une population qui croît.
On pourrait s'en foutre ! Imaginer que les ordures d'aujourd'hui seront nos prochaines ressources et continuer à jouer à cache-cache en mer, sous terre, sur Mars ou en Inde.
Reconnaissons tout simplement que nous sommes la seule espèce à produire des déchets et qu'ils font ainsi partie de notre cerveau où se développe l'appropriation et où naît le syndrome de Diogène.
À peine aurons-nous diminué les plastiques que surgira le fatras du numérique, ses photos inutilisées, ses vieux courriels conservés sur des serveurs lointains.
Alors formulons les vœux de trouver la fusion nucléaire, source perpétuelle de nos conforts !